Suite à l’article publié dans le devoir, concernant les changements qui peuvent subvenir au niveau des familles qui sont en union libre, une journaliste de la radio CPAM a  rencontré madame Monique Dauphin, coordonnatrice du dossier femme à la maison d’Haïti. Elle s’est livrée à cœur ouvert concernant  son opinion sur le sujet en question.

 

C’est dans une  atmosphère remplie de créativités et de lubies enfantines que madame Dauphin s’est livrés aux journalistes de la radio CPAM. « Une maison sans femmes est la demeure du diable ».Ce proverbe indien relate bien la pensée de madame Dauphin qui dans sa réponse concernant le rôle de la femme dans une communauté a répondu tout de go : « Dans la communauté la femme haïtienne a toujours été un potomitan, donc un pilier, dans notre tradition la femme est le potomitan au milieu et l’homme, il est le toit ». Ici, le mot potomitan peut être synonyme charpente. Avec ces phrases, il est évident que madame Dauphin est une féministe dans l’âme.

Petite mise en contexte

Le 9 juin 2015, un article est apparu dans le quotidien « Le Devoir », cet article est apparu dans la rubrique Droit de la famille. Dans son intégralité, cet article concernait les modifications qui pourraient être apporté aux seins des unions libres. Comme l’article l’a mentionné, ces recommandations sont issus de l’affaire judiciaire Lola contre Éric, où une jeune femme a poursuivi son ex conjoint parce qu’elle voulait qu’il partage ses biens avec elle. La femme en question n’a pas obtenu gain de cause parce qu’elle n’était pas mariée au monsieur. Le comité consultatif sur le droit de la famille, propose quelque chose qui aurait pu  changer la donne. Si cette proposition avait existé avant, madame Lola  aurait pu obtenir gain de cause si elle avait prouvé qu’elle avait fait un quelconque sacrifice, suite à la rupture. Quels genres de sacrifices?

Un exemple de sacrifices qui serait valable au cas où ils auraient des enfants ensembles. Le monsieur aurait été non seulement obligé de verser la pension alimentaire pour l’enfant, mais il aurait aussi une obligation envers sa femme qui serait de la dédommager au cas où, elle serait celle qui ait accepté de diminuer ses heures de travail pour s’occuper de l’enfant. Notez que ce serait au gouvernement de fixer les modalités  concernant ce dédommagement.

Si la proposition est belle, au cas où elle serait adoptée, son application ne resterait pas moins difficile, surtout dans certains milieux. Il faut noter que la société québécoise est une société multi culturaliste et qui parle de multiculturalisme parle de différentes réalités, différentes manières de voir les choses. Au sein de cette société-là, toutes les femmes n’ont pas le même mode de vie. Si la plupart du temps on voit des femmes bien mises, éduqués, bien imbus de leurs capacités, ce n’est pas pareil dans toutes les sphères de la société. De l’autre côté de la médaille, il y a des femmes qui n’ont pas eu à accéder aux études supérieures, des femmes soumises, battues et qui se sous-estiment.  À la maison d’Haïti, cette institution qui s’occupe de soutenir la communauté haïtienne, il y a un volet appelé « Dossier femme ». Les personnes responsables de ce volet-là  essaient tant bien que mal d’apporter leurs soutiens aux femmes mentionnées plus haut. Madame Dauphin en est la coordinatrice. Elle parlait de ces inquiétudes concernant la proposition

« Je vous assure que l’on a beaucoup de cas de violences conjugales, une des sources de ces conflits là, ce sont les allocations familiales, où est ce que l’on est obligé d’aider les femmes à récupérer les allocations qu’elles ont donné à l’homme, puis lui ce qu’il fait, il prend l’argent, il s’en va en Haïti, il s’en va s’amuser avec d’autres femmes ».

Il n’y a pas juste les allocations familiales, il y aussi la pension alimentaire que certains hommes de la communauté haïtienne ne payent pas parce qu’ils considèrent que c’est de l’argent qu’ils jettent par la fenêtre, de l’argent qu’ils donnent à une femme pour s’occuper d’un autre homme. Si dans cette sphère de la société, les allocations familiales donnés par le gouvernement et la pension alimentaire  sont  sources de conflits, qu’en sera-t-il de cette proposition qui stipule que les conjoints de faits ont des obligations mutuelles suite à une rupture, précisément si la naissance d’un enfant résulte de cet union? Cette question va demeurer longtemps sans réponses, d’autres en plus que la proposition n’a pas encore été adoptée, cela reste une proposition, mais malgré tout ce serait une grande avancée pour les gens qui sont en union libre, dont une grande partie des femmes dont s’occupe le volet Dossier femmes de la maison d’Haïti.

« Je pense que c’est cela, c’est quelque chose qui une fois appliqué pourra aider les femmes à avoir un surplus, à avoir une forme de sécurité et peut  être que cela pourra augmenter la responsabilité des hommes vu qu’ils sauront comment cela se passe. Moi je pense qu’en tant que société dites démocratique, évoluée, c’est un pas en avant».

Ici, dans les propos de madame Dauphin  il est beaucoup question des femmes de la communauté haïtienne, vu que c’est sa réalité, ce sont les femmes qu’elle aide tous les jours dans le cadre de son travail. Mais, néanmoins, il est indéniable qu’elle considère que cette proposition serait une avancée pour la société québécoise dans son entièreté. Mais, comme dirait l’humaniste français, François Rabelais : « Le temps murit toute choses ; par le temps toutes choses viennent en évidence ; le temps est père de la vérité. » Concernant cette magnifique proposition, le temps ou  l’avenir dira le reste.